Depuis plusieurs semaines, l’administration recherche et développement de l’ULg (ARD) baigne dans une ambiance qui laisse subodorer l’aboutissement d’un projet important. Le service s’est effectivement vu confier la gestion d’un dossier européen qui a tout récemment permis à notre Institution de recevoir le label “Human Resources Excellence in Research” par la Commission européenne, un gage de qualité en matière de recrutement et de gestion du personnel scientifique. Le “cocorico” est de circonstance puisque notre Alma mater est la première université belge à se faire estampiller de la sorte. Comme l’explique la directrice de l’ARD, Isabelle Halleux, qui a hérité du rôle moteur dans ce projet, « l’obtention d’un tel label est non seulement une reconnaissance par l’Europe mais il permet surtout de nous rendre encore plus attractifs pour les chercheurs d’excellence ».
Un coup d’œil dans le rétro n’est pas inutile pour bien comprendre l’origine de cette initiative européenne que l’on trouve, en germes, dès 2005. A l’époque, la Commission européenne édite la charte européenne du chercheur et le code de conduite pour les recrutements, lequel comporte 40 principes propres au secteur de la recherche. « Ces principes, précise Isabelle Halleux, sont autant de recommandations relatives aux droits et aux devoirs des chercheurs et de leurs employeurs. Ils visent à harmoniser à l’échelle européenne les pratiques en termes de recrutement, de conditions d’emploi et de travail et à favoriser la mobilité des chercheurs. » Et d’embrayer, sans l’ombre d’un scepticisme : « Cette charte est un excellent instrument : elle sert toute une série d’avantages sociaux dont nos chercheurs ont bien besoin. »
En 2005, les institutions liées à la recherche ont été conviées à adhérer à la charte. L’ULg n’y déroge pas et signe son adhésion via le Conseil des recteurs francophones (Cref). Et, comme pour souligner sa volonté d’avancer dans la dynamique, elle lance une initiative concomitante : un centre de mobilité pour les chercheurs “Euraxess Services” dont l’objectif est d’aider ceux-ci à planifier et organiser leur séjour de recherche à Liège ou à l’étranger.
Mais si l’engagement à travers l’Europe est global, la dynamique éprouve des difficultés à véritablement s’enclencher. Si bien qu’en 2008, la Commission revoit ses plans et lance l’initiative “Euraxess”. Déclinée en plusieurs axes – l’un d’eux reprenant la charte et le code de conduite de 2005 –, l’initiative 2010 introduit une nouveauté de taille : désormais, quiconque veut se mettre au diapason européen doit s’engager vraiment et suivre une procédure précise, jalonnée de plusieurs étapes. « Premièrement, chaque institution doit faire une analyse de ses forces et faiblesses et réaliser un plan d’actions destiné à combler ces faiblesses, explique Isabelle Halleux. Ensuite, elle doit publier sur son site internet une déclaration stratégique, c’est-à-dire un document où elle expose en toute transparence ses forces, ses faiblesses, les actions qu’elle compte entreprendre et leur planification. » A ce stade, seulement, l’institution peut introduire une demande de reconnaissance auprès de la Commission et se voir octroyer, ou refuser, le label “HR Excellence in Research”.
« C’est révolutionnaire, nous glisse la directrice. Imaginez : une institution publie noir sur blanc, sur son site internet, ses faiblesses en matière de gestion de personnel, explique comment elle va essayer de les combler et dans quels délais. Ce qui veut dire que les chercheurs qui souhaiteraient postuler à l’ULg – comme ceux qui y sont d’ailleurs – peuvent suivre l’évolution de la situation. » A l’heure actuelle, l’ULg – comme beaucoup d’autres institutions universitaires – rencontre parfois des difficultés de recrutement de chercheurs. « On pourrait diffuser plus largement nos offres, notamment via les plateformes spécialisées comme celle d’Euraxess Jobs. Nous le faisons déjà régulièrement. » L’une des actions figurant en priorité sur le projet de planification envoyé à la Commission concerne d’ailleurs la publication systématique des offres d’emploi et l’ouverture croissante à l’engagement de chercheurs étrangers.
Faciliter la mobilité des chercheurs en leur proposant toute une série de services (Euraxess Services), publier les offres d’emploi sur un portail internet (Euraxess Jobs), faire respecter la charte et le code de recrutement (Euraxess Rights) sont les grandes lignes de l’initiative 2010. L’université de Liège, reconnue compétente pour la mise en œuvre de ces différents points, devra procéder à un état des lieux – une autoévaluation – tous les deux ans et accepter une évaluation externe tous les quatre ans.
A l’ARD, où l’on a suivi le dossier depuis les premières loges, on ne peut donc que se féliciter de l’obtention d’un tel label, lequel devrait permettre à l’ULg de rayonner plus encore à l’étranger.
Michaël Oliveira Magalhães
Photo : Tilt ULg
Informations sur le portail ULg Euraxess : www.ulg.ac.be/hr-strategy