Comment rendre les sciences et la technologie attrayantes ? Comment renforcer la culture scientifique des adolescents ? Comment leur parler “vrai” ? Afin de réfléchir à ces questions et mieux comprendre les relations que nouent les adolescents avec cette matière, VivaSciences, la cellule de diffusion des sciences de Gembloux Agro-Bio Tech, organise ce vendredi 25 février une journée de réflexion. « Notre objectif est de donner aux jeunes le goût des études puis celui d’entamer un cursus scientifique, expose Violaine Leleux, coordinatrice de VivaSciences. Alors que les élèves du primaire sont réellement fascinés par l’univers des sciences, on constate que l’intérêt faiblit nettement à l’adolescence. La question est dès lors la suivante : comment motiver les ados ? »
Animée par Martine Vanherck, coordinatrice de Réjouisciences (ULg), et Marc Vanesse, chargé de cours au département arts et sciences de la communication et chercheur au Laboratoire d’études sur les médias et la médiation (Lemme), une table-ronde réunira plusieurs experts du monde de l’enseignement et des spécialistes de la vulgarisation scientifique. « Cette table-ronde risque d’être assez agitée, promet Marc Vanesse. Faut-il séduire les étudiants ? Faut-il leur montrer que les sciences se méritent, qu’il faut beaucoup travailler, mais qu’il y a peut-être moyen de les appréhender autrement que par des cours ex cathedra ? Nous proposerons un vrai débat plutôt qu’une succession de communications. »
Cette journée de réflexion sera l’occasion de découvrir, en début de matinée, un reportage réalisé par deux étudiants en dernière année de journalisme à l’ULg, Justine Colson et Sami El Asri. Intitulé “L’Adolescience, un univers de contradictions”, le film – produit par le Lemme – est le résultat de différentes interviews de jeunes fréquentant l’Athénée Léonie de Waha de Liège, l’Ecole polytechnique de Seraing, l’Athénée royal de Montegnée, l’Ecole européenne de Bruxelles et l’Institut technique horticole de Gembloux. Le but de la démarche n’était pas de tester leurs connaissances mais de recueillir leurs avis sur les sciences et la manière dont elles sont enseignées. Le tout sous l’œil de la caméra. « En général, les jeunes s’intéressent d’une manière ou d’une autre à la science, constate Justine Colson. Mais il est difficile de parler de la science comme d’un bloc monolithique. Les ados ne perçoivent pas du tout la biologie ou la physique de la même façon. »
S’il est indéniable que l’intérêt des élèves est plus marqué pour la biologie parce que c’est la science la moins complexe et la plus abordable selon eux, il est néanmoins difficile d’énoncer des vérités générales. C’est ce qu’admet Sami El Asri, qui ajoute : « Le rapport aux matières scientifiques est différent pour chaque jeune et c’est pour cela que l’on a essayé de multiplier les intervenants : pour pouvoir nuancer, mais aussi montrer sur quels points ils pouvaient se rejoindre. »
Tandis que certains jeunes ne cachent pas leur enthousiasme pour les questions scientifiques, d’autres n’y vont pas par quatre chemins pour exprimer leur aversion. Qualifiée tantôt d’“abstraite”, tantôt de “complexe” voire même d’“endormante”, la science souffre d’un manque d’attractivité. Un dialogue plus approfondi entre les universités et les écoles secondaires, l’amélioration de l’équipement de ces dernières – qui présenteraient alors un visage plus concret et plus attrayant –, l’adoption de nouvelles méthodes d’enseignement, mieux adaptées aux adolescents d’aujourd’hui, contribueraient sans doute à les convaincre de développer davantage leur culture scientifique.
Sébastien Varveris
Photo : Agro Bio Tech J.-L. Wertz
| Journée de réflexion “Les ados et les sciences” Vendredi 25 février, dès 9h. Espace Senghor, Gembloux Agro-Bio Tech, passage des Déportés 2, 5030 Gembloux. Informations et programme sur le site http://vulgarisation.ulg.ac.be/ Contacts : tél. 081.62.22.65, courriel info.gembloux@ulg.ac.be |