Mars 2011 /202

Alterias

Un geste pour l’environnement

AlteriasOn connaît la renouée du Japon, la berce du Caucase, la balsamine de l’Himalaya, trois espèces exotiques invasives qui, en proliférant de manière incontrôlée, affectent notre biodiversité. On sait moins que ce sont des plantes ornementales utilisées dans nos jardins. L’ambition du projet “Alterias” est d’attirer l’attention du secteur horticole sur cette problématique afin de limiter la propagation de ces espèces nocives.

« Importées par l’homme dès le XVIe siècle, les plantes dites “invasives” se montrent capables de vivre dans leur nouvel environnement en y prospérant de manière telle qu’elles menacent la flore et la faune locales », explique Mathieu Halford, coordinateur du projet Alterias1. Et même si seule une minorité des plantes exotiques deviennent envahissantes, le problème est très sérieux. Une fois installées, en effet, ces plantes invasives ont tendance à former des tapis denses et à prendre le pas sur les autres espèces locales.

Freiner leur essor est difficile et leur éradication est particulièrement coûteuse. L’option la plus efficace pour contrer ces plantes nuisibles est donc de limiter drastiquement leur dissémination dans les jardins, les parcs, les espaces verts et les bords des voiries, points de départ des invasions dans les milieux naturels.

Afin de mieux les faire connaître, des scientifiques ont mis en ligne une base de données dénommée Harmonia2, qui répertorie une liste des plantes invasives, laquelle compte à l’heure actuelle une soixantaine d’espèces terrestres et aquatiques, classées dans un système de liste noire et de liste de surveillance. « Nous publions aussi des recommandations à l’intention de tous les amoureux du jardinage, poursuit Mathieu Halford : réduire au maximum  les risques d’introduction des plantes invasives, favoriser les bonnes pratiques pour éviter leur dispersion et, surtout, privilégier les plantes alternatives. »  Une des principales actions consiste à trouver un accord avec les professionnels de l’horticulture pour retirer certaines plantes invasives du commerce.

Ce projet, qui s’étend à toute la Belgique, est prévu pour une durée de quatre ans.

Patricia Janssens


1 
Projet soutenu et cofinancé par le programme LIFE+ de la Commission européenne. Il est mené au sein de l’unité biodiversité & paysage (ULg- Gembloux Agro-Bio Tech). Voir le site www.alterias.be
2 
Harmonia : http://ias.biodiversity.be

tél. 081.62.22.04, courriel mhalford@ulg.ac.be

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