Une exposition à l’Embarcadère du savoir

Associer ciel et horlogerie peut sembler farfelu. Pourtant, pour qui sait regarder, le ciel ressemble à un immense mécanisme aux mouvements bien rôdés. Cela n’a pas échappé aux civilisations anciennes qui, toutes, ont essayé de reproduire le ciel mécaniquement.

Un des plus anciens essais connus fut retrouvé en 1900 au large de l’île d’Anticythère, non loin de la Crète. Construit entre 150 et 100 avant notre ère, il s’agit du plus ancien instrument scientifique complexe, destiné à l’astronomie et dont le niveau de miniaturisation est comparable à celui des horloges du… XVIIIe siècle ! Il permet de prédire les éclipses, les phases de la Lune ou encore les positions planétaires. Une exposition à son sujet avait été élaborée en Grèce, et Liège sera l’une des rares villes européennes – avec Paris – à l’accueillir.

Autre mécanisme majeur : les astrolabes, véritables ordinateurs analogiques perfectionnés par les Arabo-Musulmans au Moyen Age et qui servirent d’aides à la navigation jusqu’au XVIIIe siècle. L’astronome Al-Sufi en recense pas moins de 1000 utilisations, dont par exemple la détermination des heures de lever et coucher du Soleil et des étoiles. Plusieurs exemplaires de cette vedette astronomique – dont un rare astrolabe gothique – se trouvent à Liège, notamment dans la superbe collection léguée par Max Elskamp à la ville.

Enfin, une vision plus large (et moins géocentrique) de notre cosmos était donnée par les planétaires, mécanismes montrant le système solaire en pleine action. Là encore, une pièce unique fera le voyage jusqu’à la Cité ardente : l’unique reproduction du planétaire de Dondi (dont l’original est perdu). Tous ces mécanismes célestes (et d’autres) sont présents à Liège, dans une exposition didactique à ne pas manquer si vous aimez le ciel et les belles choses.

Y.N.