Octobre 2011 /207
Octobre 2011 /207

Evaluer pour évoluer

RentierBernardA l’invitation des autorités de l’Université, quatre experts de l’European University Association (EUA) étaient en nos murs au printemps dernier. Dès la fin de leur mission, ils ont fait un rapport oral d’évaluation et terminé la version écrite à la fin de mois de mai. Celle-ci est à présent en ligne*.

Analyse de la critique

« L’avis des experts est maintenant en cours d’analyse, commente le recteur Bernard Rentier. Et je tiens à souligner combien le regard de ces pairs est important pour l’évolution de notre Université. » Depuis plus de dix ans en effet, les autorités de l’ULg ont souhaité qu’un regard externe – et néanmoins complice – accompagne la mise en place des réformes structurelles de l’Institution. Mutatis mutandis, aux dires du Recteur, les experts de l’EUA ont agi à la façon des “peer review” du monde scientifique en critiquant, à la demande des autorités de l’ULg, la “nouvelle gouvernance” : les conseils sectoriels de recherche, la commission académique, les postes de vice-Recteurs, le Smaq et Radius. « Si le mot “expert” n’est pas bien choisi, confirme Freddy Coignoul, vice-Recteur à la gestion de la qualité, le terme “évaluation” est encore trop souvent compris dans le sens d’“examen”, lui-même immédiatement corrélé à “sanction” ! Ce qui soulève des résistances. Or, l’évaluation de l’EUA n’est pas coercitive. Elle met en exergue les points positifs des Institutions et fait des recommandations dans les secteurs qu’elle juge moins aboutis. »

Le rapport félicite l’Université d’avoir créé la cellule Radius qui récolte et analyse les données institutionnelles et le Smaq qui élabore le système qualité : deux outils d’aide à la gestion au service de la communauté universitaire. Il salue également l’instauration des conseils sectoriels de la recherche et du conseil universitaire de la recherche, “lieux de débat privilégiés sur les priorités de recherche à l’ULg”, tout en se réjouissant de la création du conseil du doctorat.

S’ils approuvent aussi la réforme concernant les vice-Recteurs, les experts estiment néanmoins que “le périmètre de leurs responsabilités appelle à une plus grande clarification” et pensent que, par rapport au premier vice-Recteur “le statut et la fonction des vice-Recteurs doivent être conçus à un niveau d’égalité”. « Il y a deux modes d’élection pour les vice-Recteurs, admet le Recteur. Le Premier est élu avec 2/3 des voix par le conseil académique, les autres – qui sont et seront dorénavant proposés par le recteur – avec 50%. C’est une décision que nous avons prise, comme celle d’accorder au site de Gembloux un poste de ce niveau. Je suis pour ma part très heureux de la formule (même si on peut en débattre) et constate chaque jour l’utilité des ces titres spécifiques : le Cref et le FNRS organisent maintenant des commissions de vice-Recteurs, pour la recherche notamment. »

Autre lièvre levé : l’équilibre à trouver entre les vice-Recteurs et les administrations. « En l’absence de vice-Recteurs, explique Bernard Rentier, les administrations ont pris leur autonomie, ce qui paraît normal. Aujourd’hui, il faut apprendre à travailler de concert. » Les conclusions de l’EUA préconisent un travail en binôme à tous les stades de décision. Elles recommandent par ailleurs une collaboration plus intense entre l’administration centrale et les administrations facultaires. « L’implantation de l’Université sur des sites éloignés ne facilite pas les choses, avoue le Recteur. Mais il y a un réel effort de mise en commun et de transparence afin, d’une part, d’éviter que les mêmes services soient rendus ici et là et, d’autre part, de garantir une réponse à chaque demande. » Et de souligner que l’administration est entrée, elle aussi, depuis le mois de juin, dans le processus d’évaluation.

D’autres remarques touchent encore l’équilibre entre l’enseignement et la recherche. « Mais il faut préciser, souligne Freddy Coignoul, que les quatre experts se sont basés sur les auto-évaluations réalisées au début de l’année 2011. Or, dans les mois suivants, de gros chantiers ont été mis en œuvre – je pense notamment à l’installation des départements de recherche – qui répondent à certaines observations émises. »

Où sont les femmes ?

Contrairement au rapport d’auto-évaluation qui concluait sur la “non-utilité de prendre des mesures spécifiques” eu égard à la faible représentation des femmes au sein de l’ULg, les experts – constatant “qu’il n’y a pas une seule vice-Rectrice, une seul Doyenne, ou une seule conseillère” tout en relevant “la nomination d’une femme au poste de présidence d’un conseil sectoriel” – estiment qu’il faut “enquêter sur la condition féminine à l’ULg”, tant dans la représentation étudiante que dans les fonctions importantes.

Le rapport d’évaluation est maintenant dans les mains de la commission académique. A elle de définir les axes prioritaires de la stratégie institutionnelle, en tenant compte, si elle le souhaite, des recommandations des experts.

Patricia Janssens
Photo © Ulg - Michel Houet

*Le rapport d’évaluation de suivi de l’EUA du 31 mai 2011 est en ligne à l’adresse suivante :  www.ulg.ac.be/rapport-evaluation-eua

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