Octobre 2011 /207
Octobre 2011 /207

Journée d’étude et séminaire

Antichita-afficheEn ce début d’année académique, l’Italie est particulièrement à l’honneur à l’ULg. Le 30 septembre dernier s’y tenait, à l’occasion du 150e anniversaire de l’unification de la Péninsule, une journée d’étude consacrée au Risorgimento ainsi qu’à la résonance actuelle de cet événement, y compris au-delà des Alpes. Le séminaire international du mardi 18 octobre prochain, organisé par Luciano Curreri, professeur de langue et littérature italiennes, s’attachera, quant à lui, à mettre en lumière ce que cette construction historique doit à l’Antiquité romaine. D’où son titre : “Antichità / Unità. Storia, cultura e cinema in Italia”.

« L’idée centrale de cette rencontre, précise d’emblée son inspirateur, c’est de récupérer d’une manière qui se veut originale l’apport antique dans ce processus – avant tout culturel – commencé en 1861 et qui se poursuit jusqu’aujourd’hui, non pour rester figé dans le passé mais plutôt pour favoriser une ouverture sur le présent. » A cette fin ont été retenues deux figures emblématiques de l’ancienne Rome, celle du moins d’avant le principat d’Auguste, à savoir Scipion l’Africain et Spartacus. Le premier, on le sait, affronta victorieusement Hannibal, assiégea Carthage et remporta la bataille décisive de Zama en 202 av. J.-C. Le second, lui, prit la tête des esclaves révoltés et mena, de 73 à 71 avant notre ère, une lutte armée sans merci contre le pouvoir romain.

Deux chefs de guerre donc, que tout oppose mais que nous pouvons faire dialoguer à partir de l’iconographie moderne. L’un en effet, général de son état, incarne l’esprit de conquête, véritable image du dux impérial avant la lettre. L’autre par contre, Thrace devenu gladiateur, personnifie celui de la rébellion, icône quasi christique du sacrifice suprême. « J’ai recherché dans les archives, poursuit le Pr Curreri, les ingrédients me permettant de voir comment les XIXe et XXe siècles ont “joué” avec ces deux personnages historiques, comment en somme ils ont subi une mythologisation. Et Giuseppe Palumbo, grand artiste de la BD italienne, a traduit en images les textes nés du fruit de mon investigation. » Cette collaboration a donné naissance à l’ouvrage L’elmo e la rivolta (Comma 22, Bologna), lequel sera présenté par ses deux auteurs le jour du colloque.

Celui-ci s’ouvrira par une communication de Maurizio Bettini (université de Sienne), connaisseur célèbre des littératures anciennes et européennes modernes, qui fera le lien entre l’Antiquité et l’unité de l’Etat à partir de la continuité culturelle que les ouvrages classiques ont assuré à l’Italie tout au long de son évolution politique. D’autres intervenants, venus d’une dizaine d’universités différentes, illustreront et approfondiront cette thématique, peu abordée jusqu’ici à vrai dire. Et, ce qui ajoute un plus à ce séminaire où la langue de Dante sera à l’honneur, c’est que pas moins de trois pays y seront représentés : Belgique, Etats-Unis et Italie. « De Catane à Sienne, de Liège à Leuven et à Gent », se réjouit Luciano Curreri.

Henri Deleersnijder

Antichità / Unità. Storia, cultura e cinema in Italia (1861-2011)

Séminaire international, le mardi 18 octobre, à partir de 10h, à la Salle de l’horloge, place du 20-Août 7, 4000 Liège.



Contacts : tél. 0476.38.32.19, courriel luciano.curreri@ulg.ac.be, programme complet sur le site www.facphl.ulg.ac.be/display.jsp?id=c_14572

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