Novembre 2011 /208
Les polluants organiques contaminent les poissons
Perturbation du système endocrinien« Le problème des polluants organiques, explique Joseph Schnitzler, chercheur au laboratoire d’océanologie de l’ULg, c’est qu’ils ressemblent aux hormones. Ils ont donc tendance à perturber le fonctionnement de certaines glandes comme la thyroïde, les ovaires ou les testicules. Les fonctions biologiques menacées sont essentielles : reproduction, régulation de la chaleur, croissance, etc. » Pour étudier l’impact des polluants organiques sur la thyroïde du bar, Joseph Schnitzler a embarqué à bord de plusieurs navires océanographiques, notamment le Thalassa de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), et a plongé ses filets dans cinq estuaires européens : la Gironde, la Charente, la Loire, la Seine et l’Escaut. Après analyse, le chercheur liégeois peut affirmer que le muscle des bars provenant des deux derniers estuaires, qui sont aussi les plus pollués, contient sensiblement plus de PCB que les autres. Mais est-ce à dire que ces poissons sont en moins bonne santé ? Ou à tout le moins que leur thyroïde fonctionne moins bien ? Pour pousser plus loin les recherches, il a entamé une collaboration avec l’université d’Anvers, où il a eu la possibilité de travailler, non plus avec des poissons prélevés dans un estuaire, mais sur des bars d’élevage. L’expérience consistait à faire varier, dans cinq aquariums séparés, le taux de pollution imposé aux poissons : de nul à très élevé, en passant par des niveaux moyens comparables à ce qu’on trouve actuellement dans l’environnement. « Je m’attendais à retirer des poissons de plus petite taille de l’aquarium le plus pollué, confie l’océanologue. Mais il faut être honnête, ce n’est pas le cas. Pourtant, les thyroïdes sont manifestement atteintes. Plus les aquariums sont pollués, plus les follicules sont de taille et de forme différentes. » Modérer sa consommationCela dit, il serait imprudent d’attendre les conclusions définitives de ce genre d’étude pour réduire la production de polluants organiques. Certes, nous ne produisons plus de PCB ou même de DDT, mais l’industrie chimique invente chaque jour de nouvelles molécules qui les remplacent et causent le même type de problème. Et la santé de la mer, indépendamment des équilibres écologiques globaux, cela nous concerne immédiatement. « Si vous consommez trois fois sur un mois du bar provenant des régions côtières de la Seine ou de l’Escaut, a calculé Joseph Schnitzler, vous dépassez la dose de PCB considérée comme nocive pour la santé. Et certains poissons de mer, comme le thon, le saumon ou l’espadon, sont encore plus contaminés. » Article complet sur le site www.reflexions.ulg.ac.be
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