Novembre 2011 /208
Novembre 2011 /208

Cherche volontaires pour expérience scientifique

Participer à une expérience scientifique vous tente ? Le Centre de recherches du cyclotron (CRC) de l’ULg recherche 400 jeunes hommes de 18 à 30 ans, en bonne santé et non fumeurs, d’ethnie caucasienne (Européen) pour une étude de grande ampleur sur le sommeil. Le but est de mieux comprendre les mécanismes du sommeil et de corréler la résistance à la fatigue avec les caractéristiques du cerveau et le patrimoine génétique.

Certaines personnes sont-elles génétiquement plus disposées à travailler de nuit ? Peut-on aider les autres plus vulnérables, par un choix judicieux du type de lumière ambiante par exemple ? Ces questions sont d’autant plus actuelles que le rythme biologique est bien souvent mis à mal dans notre société. S’il n’est pas naturel de rester éveillé la nuit, de nombreuses professions nécessitent cependant une grande vigilance en soirée : 20% des membres de notre société travaillent de nuit.

Une étude récente du CRC a déjà démontré l’impact du polymorphisme du “gène horloge” Period3 sur la privation de sommeil et la régulation des rythmes biologiques. Le CRC ambitionne désormais de passer à la vitesse supérieure, comme l’explique Gilles Vandewalle, chercheur au Centre : « Nous voulons maintenant mettre en évidence tous les gènes impliqués dans le sommeil. Parce que le génome humain comporte près de 100 000 gènes, nous devons échantillonner une population importante. Les conditions auxquelles doivent satisfaire tous les candidats que nous recherchons permettent d’homogénéiser la population testée et ainsi de la réduire. Nous n’acceptons que les hommes, car les femmes ont un sommeil qui est fonction du cycle menstruel. Nous nous limitons aux jeunes parce que le sommeil varie pendant l’adolescence et se détériore avec le vieillissement. Pour éviter les variabilités génétiques entre ethnies, nous en avons sélectionné une seule. »

C’est ainsi que 400 candidats seront nécessaires pour pouvoir obtenir des résultats statistiquement significatifs. 50 se sont déjà présentés. A quelle sauce seront-ils mangés ? «C’est une étude non invasive, s’empresse d’ajouter le chercheur. Il n’y a ni injection, ni prise de médicament. Les candidats sont accueillis dans nos locaux pour un séjour d’un peu moins d’une semaine. Ils sont logés et nourris, et reçoivent une rémunération de 500 euros. Durant ce temps, nous les suivons 24h/24. L’expérience n’est en rien dangereuse, mais elle peut se révéler très fatigante : après avoir permis au participant de dormir autant que nécessaire pour récupérer d’une éventuelle fatigue résiduelle, nous l’empêchons de dormir durant de longues périodes (plus de 40h) durant lesquelles la réalisation de diverses tâches cognitives est demandée pour tester l’attention, la mémoire de travail, etc. Nous avons besoin du patrimoine génétique et d’une image précise du cerveau en trois dimensions de chacun des participants. C’est pourquoi chacun est soumis à une prise de sang, un prélèvement de salive et une IRM*. Rien de plus. »

Depuis de nombreuses années, le CRC a développé une importante expertise en neuroimagerie et physiologie du sommeil ainsi que dans l’étude des rythmes biologiques. Étalée sur quatre ans, cette nouvelle recherche est menée en collaboration avec les Prs Michel Georges (Giga) et Rodolphe Sépulchre (Institut Montefiore). Elle est financée par la Région wallonne, l’ULg et le FNRS.

Elisa Di Pietro

* Imagerie par résonance magnétique.

Contacts : courriel sommeil@ulg.ac.be

Le CRC est sur le point d’entamer une autre étude d’envergure sur la génétique du vieillissement cognitif normal. Homme ou femme, si vous avez plus de 60 ans et souhaitez vous porter volontaire pour faire avancer la science, il suffit d’envoyer un courriel avec vos coordonnées, sexe, et âge à l’adresse : sommeil@ulg.ac.be

 

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