Novembre 2011 /208
Novembre 2011 /208

Echo

L'après Kadhafi

André Dumoulin, chargé de cours, spécialiste des questions militaires, à propos de l’intervention de l’Otan en Libye (La Libre Belgique, 22/10). Si on prend le droit international, la légitimité existait à travers la résolution de l’Onu en faveur de la protection des populations civiles. Après cela, s’est progressivement immiscée l’idée qu’il était nécessaire que Kadhafi soit mis hors d’état de nuire, qu’il soit jugé puis finalement qu’il disparaisse. Y avait-il légitimité pleine et entière ? Je dirais plutôt légalité juridique. La légitimité, elle était un peu à la carte, selon l’idée que l’on se fait d’une intervention extérieure(…).

Et cette intervention internationale devrait-elle se poursuivre maintenant que le dictateur n’est plus là ? On est quand même dans une zone d’intérêt européen et il est donc possible que l’Union mène une mission de reconstruction, par exemple. Dans ce cadre-là, l’Otan n’aura pas de légitimité comme on l’a connu. Il faut aussi tenir compte des gros problèmes budgétaires des pays occidentaux qui font qu’il y aura des réserves à y aller massivement. Quant à une intervention en Syrie sous le couvert de l’Onu, André Dumoulin n’y croit guère. Je ne pense pas que les cinq pays permanents du Conseil de sécurité donnent une autorisation pour s’engager en Syrie. Les populations syriennes, d’autre part, envisagent davantage une évolution en interne. On sera quand même dans une situation de « deux poids, deux mesures ».

Prison, ton univers impitoyable…

Les propos font froid dans le dos, le réquisitoire est sans pitié, mais il émane de quelqu’un qui connaît son sujet, un criminologue, maître de conférences à l’ULg qui fut aussi directeur de prison. Le regard de Gérard De Coninck sur l’univers carcéral est sans concession dans le livre entretien avec Guy Lemire qu’il publie aux éditions L’Harmattan (Etre directeur de prison. Regards croisés entre la Belgique et le Canada), auquel fait écho Le Soir (20/10).

Les prisons belges sont indignes d’un Etat de droit (…) c’est tout le système pénitentiaire belge et, plus largement tout notre système pénal qu’il faudrait revoir en profondeur. La réinsertion ? Foutaises ! Le détenu est oisif, privé de liberté, plongé dans un univers impitoyable où règnent le bruit, la promiscuité, des conditions d’hygiène déplorables, la télé allumée 24 heures sur 24… Sans aide psychologique réelle et structurelle pour lui permettre de réfléchir en profondeur aux faits, à son avenir, à ses responsabilités…

D.M.

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