Rien n’est plus formateur que d’aborder des cas concrets… C’est sans doute cette réflexion qui a motivé les responsables de HEC-UL g à réagir au quart de tour à la proposition du député-bourgmestre de Crisnée Philippe Goffin d’associer des étudiants de l’Ecole de gestion aux travaux de la commission parlementaire spéciale chargé d’analyser le naufrage du groupe bancaire franco-belge Dexia.
Complément pratique
« Cette proposition offre à nos étudiants une occasion exceptionnelle de s’immerger dans la réalité d’un dossier complexe et important ; c’est une expérience pratique qui complète utilement leur formation académique et qui correspond parfaitement à la philosophie d’enseignement que nous développons ici, à HEC-ULg », commente Thomas Froehlicher, doyen et directeur-général.
Un contact fut rapidement établi entre le député-bourgmestre et un groupe d’étudiants volontaires afin de rappeler les missions de la commission parlementaire et, surtout, le rôle proposé aux étudiants. Ceux-ci, au nombre de 18, sont inscrits en 1re ou 2e année du master en sciences de gestion, finalité Banking et Asset management. Ces futurs banquiers et financiers, coachés par leurs professeurs de finance, ont rejoint pour la première fois le 21 novembre les couloirs de la Chambre des représentants et assisté aux auditions du jour. Ils sont invités à participer à toutes les autres séances de la commission durant les trois prochains mois. Ainsi, ils entendront de vive voix et pourront décortiquer à leur tour comment les multiples protagonistes (Pierre Mariani, Jean-Luc Dehaene, Axel Miller, Pierre Richard, etc.) ont géré les différentes étapes de ce dossier, jusqu’au démantèlement du groupe Dexia.
Tout comme les commissaires parlementaires, les étudiants seront invités à la fin des travaux à répondre à une dizaine de questions et à rédiger leur propre rapport et leurs conclusions, document qui sera joint au rapport parlementaire officiel.
Expérience de la vie d’une démocratie
« Cette commission est ainsi une belle opportunité pour les étudiants de s’ouvrir concrètement à la réalité bancaire et financière de notre pays », explique Philippe Goffin, qui ajoute que ces jeunes de 22 ou 23 ans peuvent avoir « un regard neuf sur le dossier » et que « leur raisonnement peut nous apporter beaucoup de choses ». Ce qui incite le député-bourgmestre à prévoir des rencontres régulières avec ces étudiants afin qu’ils puissent lui relayer leurs questions et réflexions parallèlement aux séances publiques.
De cette immersion en “haute finance”, les responsables de HECULg escomptent d’autres avantages concrets en termes de formation. « Du point de vue citoyen, c’est une ouverture à des aspects pratiques de fonctionnement d’une démocratie », commente Anne-Joëlle Philippart qui, à HEC-UL g, fait le lien entre les étudiants et le député-bourgmestre. « C’est aussi une manière de sensibiliser nos étudiants aux impacts sociétaux des décisions managériales et, dès lors, de les initier à la notion de plus en plus présente de responsabilité sociale des entreprises. »
Didier Moreau