Décembre 2011 /209

Beau palmarès pour Marie Amorelli

AmorelliMarieDans certaines familles, on est “castagneuses” de mère en fille. La passion de Marie Amorelli pour le karaté fleure bon l’héritage de sa maman qui, comme elle, eut la joie d’être sélectionnée en équipe nationale… 20 ans auparavant. En octobre dernier, cette blondinette à lunettes, étudiante de 2e bac en traduction et interprétation, s’est adjugé le titre de championne de Belgique de katas : des enchaînements séquencés de mouvements codifiés sans adversaire.« Mes résultats sont souvent meilleurs en katas qu’en combats, commente notre élite d’arts martiaux. Je me suis directement mise à ça dès le début. C’est une belle alliance de la force et du style où intervient également la stabilité. »

Mais quand elle enlève ses lunettes, Marie ne devient pas pour autant une tête à claques. Et quand elle tend les poings, il ne peut s’agir de radicelles puisque, hormis les protège seins qui remplacent les écrins à joaillerie portés par les hommes, la différence entre les deux sexes n’est pas radicale lors des combats. « Normalement, nous sommes censées contrôler nos mouvements et ne pas toucher l’adversaire. Mais, évidemment, ça dérape de temps en temps et les filles se montrent parfois plus enragées que les hommes. » Un exemple ? Au championnat européen JKA (le karaté de style japonais qu’elle pratique) qui de déroulait en Angleterre au mois d’avril, elle encaisse un beau coup de poing sur le nez qui lui occasionne une déviation de la cloison nasale. « Mais si les filles m’énervent, je sais m’énerver aussi et faire peur », précise celle qui, tant par ses atours que par son allure, n’a pourtant pas l’apparence d’une tueuse. D’ailleurs, au championnat de Belgique de Braine-l’Alleud, son titre supplémentaire de vice-championne de Belgique vient confirmer qu’elle n’est pas là pour faire de la figuration quand les adversaires s’articulent avec conviction. Mais jamais, jure-t-elle, jamais elle ne s’est bagarrée en dehors du périmètre d’un tatami.

Même si le karaté féminin ne draine ni “price-money” ni sponsors rémunérateurs, la championne s’entraîne généralement cinq fois par semaine à raison de deux heures par jour. Concrètement, elle fréquente quatre fois son club à Sainte-Walburge puis débarque certains samedis à Bruxelles pour rejoindre l’équipe nationale. Tout ça pour une activité certes épanouissante et source de détente, mais dont les objectifs passent tout de même au second plan par rapport à ceux qui ont trait à ses études. Avec, tout de même, quelques aménagements universitaires : « J’ai demandé le statut d’étudiant sportif pour bénéficier d’un peu d’aide et pour avoir la possibilité de manquer certains cours puisque plusieurs compétitions se dérouleront vraisemblablement pendant la bloque. Je pourrai peut-être également reporter certains examens si le temps me manque. »

A la veille du championnat d’Europe qui se tenait les 26 et 27 novembre à Bielsko-Biala (Pologne), Marie nous confiait son objectif : intégrer les demi-finales. Déçue d’avoir été éliminée par une Portugaise au 2e tour l’an passé, elle était dès lors pétrie de revanche. « J’ai le souvenir de combats contre des filles nettement plus grandes et costaudes que moi, comme cette Ukrainienne qui m’avait vraiment fait peur et qui m’avait d’ailleurs battue. Cela amène des remises en question pour améliorer ce qui ne va pas. En Pologne, je rencontrerai des filles de ce gabarit-là et je suis prête à les affronter !»

C’est donc avec la voix éraillée d’un lendemain de fête qu’elle nous a annoncé au téléphone sa 6e place en katas. En équipe, la 4e place junior obtenue constitue un joli statu quo. Mais comme chez tout sportif qui se respecte, l’objectif est déjà recentré sur le podium des prochains championnats d’Europe à Prague, en avril.

Fabrice Terlonge

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