Echo

Liège, 13 décembre 2011, 12h30…

Est-il possible d’analyser ce qui s’est passé le 13 décembre sur la place Saint-Lambert de Liège ? Le caractère exceptionnel, incroyable, de l’événement invite à dépasser la seule légitime émotion. Très vite, des médias ont voulu proposer des clés de lecture, expliquer l’inexplicable, injecter de la raison dans l’insensé. Ci-dessus, Le 15e Jour du mois propose les regards croisés d’Adelaïde Blavier et de Michaël Dantinne, abondamment sollicités par la presse durant les quelques jours qui ont suivi la tuerie. Comme souvent face à de tels drames, l’institution judiciaire se trouve aux premières loges d’interrogations multiples, qui ont tendance à devenir la source d’indignations populaires. De ce point de vue, le juriste Alexandre Defossez a rappelé dans une carte blanche au Soir (16/12) que la Justice n’est qu’une justice. Nous la voudrions infaillible, parfaite, omnisciente, invincible et protectrice… Mais Aucun bras, qu’il soit divin ou humain, ne se dressera pour protéger partout et toujours les “ justes” des actes des “mauvais”.

Entretenir le lien familial

Malgré de dramatiques événements, les Liégeois ont fêté Noël et passé à l’an 2012. En ces périodes de grande consommation, il semble même que des records aient été battus malgré la crise économique qui se confirme au fil des semaines. Le consommateur “des fêtes de fin d’année” ignore-t-il la crise ?, s’interroge La Libre Belgique (20/12), qui laisse la parole à ce sujet à Benjamin Rubbers, anthropologue à l’ULg. Je ne suis pas sûr que l’on puisse interpréter la frénésie des achats de fin d’année comme une volonté d’exister ou de se voir exister en temps de crise, dans la mesure où les achats de Noël sont un peu des dépenses obligées pour entretenir le lien. Le lien de famille, c’est ce que la fête est historiquement. Noël instrumentalisé commercialement ? Chrétienne, (…) c’est au XIXe siècle qu’elle devient une fête de famille, dans les milieux aristocratiques, et principalement en Grande-Bretagne. Elle deviendra ensuite une fête de famille au sens large, se répandant dans d’autres milieux, notamment la classe moyenne et les classes populaires, comme une sorte de rite domestique (…) C’est par la suite, principalement au XXe siècle, que la fête de Noël va devenir plus commerciale (…).

Performance de l’Etat-providence

Mathieu Lefebvre, Sergio Perelman et Pierre Pestieau, trois économistes de l’ULg ont entrepris d’analyser “la performance de l’Etat-providence européen”*. Sur base d’indicateurs prédéfinis pas l’équipe, un classement de performance de la protection sociale dans l’Union européenne est dressé. La Libre Belgique (30/12) s’en faisait l’écho. On y retrouve un peloton de tête dit “habituel”, les pays nordiques et les Pays-Bas, tandis que, “parmi les derniers entrants”, la Tchéquie et la Slovénie “se comportent également très bien”. Et la Belgique ? Elle se retrouve au milieu du palmarès des 27 pays (11e ou 15e selon la méthode de calcul). C’est une info : voilà un classement très en deçà de la réputation flatteuse que l’on pouvait encore avoir voilà 15 ou 20 ans ! Surtout, une analyse intrarégionale - hors Bruxelles - est introduite, qui fait montre d’une distinction cuisante, ainsi laconiquement décrite : “La Flandre apparaît avoir l’Etat-providence le plus performant, alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.”

*à consulter via www.uclouvain.be/en-regards-economiques

D.M.