La 6e édition du salon Biomedica se déroulera les 18 et 19 avril prochains au Palais des congrès de Liège. Quelques 1200 participants sont attendus. Presque trois fois plus que lors de la première édition qui s’était tenue en 2007 à Aix-la-Chapelle. Pour rappel, Biomedica est né de la fusion des trois conférences organisées par les plateformes Bioliège (Bioforum), Life Sciences Limburg de Maastricht (Cells at Work) et LifeTecAachen-Jülich (LifeTecXchange).
Au programme : des conférences scientifiques non-stop, une exposition de posters, un village d’exposants, une job fair, un matchmaking organisé par le réseau Enterprise Europe Network. « Tout le monde pourra faire son petit marché, confie Marie-Eve Noiset, coordinatrice de Biomedica pour Liège. La job fair s’adresse plutôt aux jeunes chercheurs et aux étudiants, et le matchmaking, aux professionnels. L’université de Liège, grâce à ses actions, est en mesure d’offrir des conditions très avantageuses de participation à son personnel et à ses étudiants et doctorants : l’entrée sera gratuite pour les scientifiques qui présenteront un poster et pour les 100 premiers étudiants inscrits. Les 100 premiers chercheurs inscrits, eux, bénéficieront d’une réduction importante. »
Les six meilleurs posters (deux par thématique : biopharmacologie, instrumentation médicale, biomatériaux) seront récompensés par un prix d’un montant de 500 euros. Un nouveau prix sera décerné par la fondation Biomedica présidée par le recteur Bernard Rentier : le Collaboration Award, d’un montant de 10 000 euros, récompensera la meilleure collaboration entreprise-université. Seule condition pour participer : un des deux acteurs doit se situer en Belgique, aux Pays-Bas ou en Rhénanie-du-Nord-Westphalie*. « Biomedica est devenu un des plus grands salons des biotechnologies d’Europe. Chaque année, nous essayons de compléter notre programme pour renforcer notre position et attirer toujours plus de monde et d’entreprises », conclut Marie-Eve Noiset.
Une nouvelle association a vu le jour pour vendre le savoir-faire liégeois dans les sciences du vivant : Liège Biomed. Celle-ci effectuera sa première grande sortie au village des exposants de Biomedica. « Tout le monde se bat sur le terrain des biotechnologies pour attirer des investisseurs. Les Liégeois auront plus d’arguments à faire valoir s’ils se battent ensemble », explique Luc Etienne, en charge du développement régional et de l’animation technologique au sein de l’Interface Entreprises-ULg.
L’ULg et le CHU forment avec la SPI+ et Meusinvest – qui apportent un soutien opérationnel et financier aux développements scientifiques liégeois – le noyau dur du nouvel hub biotech. Liège Biomed – à ne pas confondre avec Bioliège, réseau de scientifiques de l’ULg et de sociétés actifs dans les biotechnologies – s’est assigné une triple mission : consolider et harmoniser la communication sur le pôle biotech liégeois, augmenter son attractivité auprès des investisseurs et avoir une démarche prospective. « C’est bien que chacun dise ce qu’il fait, mais c’est mieux, pour montrer l’attrait de notre région, d’être aussi capable de dire ce que les autres font, explique Luc Etienne. Nous devons cibler la communication vers les investisseurs potentiels et être capables ensemble de leur faire des propositions sur mesure associant les aspects immobiliers, de financement, recherche, logistique, formation du personnel… et même en matière de loisirs ! Liège Biomed compte en effet s’associer avec d’autres acteurs de la Province pour enrichir son offre. Notre communication n’oubliera pas le public liégeois. Les biotechnologies ne se limitent pas à la recherche ; elles offrent aussi des emplois de technicien. Un autre chantier sera d’anticiper nos besoins en termes de terrains, de formations... Se parler, travailler ensemble, on le faisait déjà. Mais il manquait un espace, un outil commun. Liège Biomed vient combler ce manque. »
Eddy Lambert
Photo : Benoit bouchez Photonews
* L’inscription (obligatoire) pour participer au congrès et au matchmaking, pour présenter un poster ou pour tenter de remporter le Collaboration Award s’effectue en ligne sur le site : www.biomedicasummit.com
Contacts : courriel me.noiset@ulg.ac.be
Un pôle d’excellence wallon en santé articulaireMembre du conseil scientifique de Biomedica, le Pr Yves Henrotin – qui dirige l’unité de recherche sur l’os et le cartilage, Uroc, et a créé la spin-off Artialis – précise que l’invité de la cérémonie d’ouverture sera le pongiste liégeois Jean-Michel Saive, véritable icône de la longévité sportive. A 43 ans, il joue toujours au “top niveau” et va participer à ses 7es Jeux olympiques. Autre raison de ce choix : il parraine l’ASBL liégoise Coccinelles (qui possède un centre de vie pour infirmes cérébro-moteurs), sur laquelle la fondation Biomedica a décidé de donner un coup de projecteur cette année. Nutrition, santé articulaire et neurologie cérébrale : trois thèmes de Biomedica 2012 en un seul homme… Quid de la santé articulaire ? « Elle concerne aussi bien le sportif qui présente des lésions traumatiques que la personne âgée qui souffre d’arthrose, reprend Yves Henrotin. Environ 15 % de la population souffrent d’arthrose aujourd’hui. Avec l’allongement de l’espérance de vie, la prévalence ne fera qu’augmenter; or cette affection occasionne un handicap sévère avec une perte de mobilité. De plus, c’est un important facteur de comorbidité : une personne vieillissante qui devient sédentaire risque de développer d’autres maladies comme le diabète ou l’obésité. La santé articulaire est donc en enjeu crucial pour le bien-être de la personne ainsi que sur le plan socio-économique : le traitement d’un patient arthritique coûte cher. » Le sujet est aussi au coeur de l’actualité : avec le recul de l’âge de la retraite, on devra travailler plus longtemps. Or, les problèmes musculosquelettiques sont l’une des premières causes d’arrêt de travail. Prévenir la maladie devient un véritable enjeu de santé publique. Le laboratoire Uroc (qui compte sept chercheurs) étudie les mécanismes physiopathologiques de l’arthrose et participe à des essais cliniques. Il développe des biomarqueurs capables de diagnostiquer l’arthrose à un stade précoce, avant les premiers signes radiologiques, ce qui permet de commencer le traitement très tôt. La spin-off Artialis commercialise les biomarqueurs développés par l’Uroc. Elle participe à la validation de nouveaux traitements et médicaments et une nouvelle spin-off va exploiter deux autres brevets portant sur la régénération des cartilages articulaires. Avec l’ambition de constituer un pôle d’excellence wallon en santé articulaire. |