Le web serait-il susceptible de doper à moindre frais l’amélioration des connaissances linguistiques ? « L’apprentissage en ligne ne fait gagner ni du personnel ni du temps, prévient Audrey Thonard, responsable des enseignements et formations en ligne à l’Institut supérieur des langues vivantes (ISLV). En 2005, nous avions tenté l’expérience avec le logiciel “Tell me more” comme alternative aux cours en présentiel. On s’était alors rendu compte que les groupes qui fonctionnaient sans rendez-vous, sans encadrement, sans échéance et sans objectifs spécifiques abandonnaient au bout de deux ou trois semaines. » Voilà qui conforte la Région wallonne laquelle propose, en complément du portail gratuit d’apprentissage des langues “Wallangues”, un encadrement dans les centres de formation conventionnés comprenant des tables de conversation et des modules de cours adaptés par niveau.
Cette importance des interactions non virtuelles et du rassemblement autour de référents pédagogiques sera justement l’un des thèmes abordés lors de la journée d’étude sur l’intégration des nouvelles technologies en classe de langues organisée le 23 mars*. S’adressant à tous les acteurs de l’apprentissage dans le cycle supérieur ou universitaire, le “Printemps des Tice” accueillera aussi des intervenants issus des universités de Sherbrooke, Fribourg, Casablanca, Sophia Antipolis et Bordeaux, autour d’ateliers généraux et spécifiques lesquels aborderont notamment l’enseignement en ligne sur objectifs spécifiques, les dispositifs hybrides de formations en ligne, l’apprentissage de la lecture et l’écriture ainsi que l’impact des nouvelles technologies sur les interactions en classe de langue.
Si l’apprentissage des langues par le truchement d’internet ne draine pas un flux majoritaire, 2500 étudiants ULg sont néanmoins concernés, dont une majorité dans les facultés de Sciences et de Médecine. « Le flexibilité de l’outil, entièrement créé au sein de notre Université en utilisant des outils informatiques préexistants sélectionnés par le Labset, permet à l’enseignant d’utiliser du matériau d’actualité proche ou dans un contexte précis. On peut donc facilement travailler par rapport à un problème spécifique en médecine. Ou s’inspirer à volonté dans l’étendue virtuelle du monde réel », commente Audrey Thonard.
Le programme d’apprentissage de l’ISLV, @lter, ouvert à tous les membres de la communauté universitaire, propose six langues (anglais, néerlandais, français langue étrangère, italien allemand et espagnol) et est calibré pour un apprentissage de deux heures par semaine. Il permet de s’exercer à la compréhension écrite ou orale, à la grammaire et même la prononciation. Atout du projet, le voice board permet en effet de laisser des messages vocaux sur des forums d’expression ou de poster des exercices susceptibles d’être ensuite corrigés par l’enseignant. Chaque semaine, dans la foulée, ce dernier propose une petite tâche de production. La flexibilité, la souplesse ou le fait de pouvoir relire et revoir des documents plusieurs fois, à son rythme, constituent de précieux avantages. D’autant que la multiplicité des sens activés (ouïe, vue, toucher) font que l’étudiant se montre actif dans la construction des ses connaissances par essais-erreurs, ce qui favorise l’apprentissage et la mémorisation.
Fabrice Terlonge
* Vendredi 23 mars, dès 9h, salle des professeurs, place du 20-Août, 4000 Liège.
Inscription gratuite en ligne www.ulg.ac.be/cms/c_1643496/printemps-des-tice
Dans le cadre de 2012-Année des langues, le 15e jour du mois publie des articles en langues étrangères.
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