Avril 2012 /213
Deux journées d’étude pour un centenaireEn dehors des milieux d’historiens et de politiques, Jules Destrée n’est plus guère connu que par un Institut qui porte son nom. Pourtant, avec son fameux “Sire, il n’y a plus de Belges”, cet homme politique du début du XXe siècle est tout à fait d’actualité, notamment auprès de certains éditorialistes de la presse quotidienne en mal de slogans adaptés à une crise politique qui paraissait interminable. Jules Destrée fera l’objet de deux journées d’étude organisées Liège par le département des sciences historiques à la fin du mois d’avril. Plus qu’une simple commémoration autour du personnage, cette rencontre élargira son objet à toute l’année 1912 et à ses multiples événements. Le colloque s’attachera aux divers enjeux que Destrée a contribué à mettre en lumière : politiques d’abord, lors de la première journée à l’ULg, culturels et artistiques ensuite, pendant la seconde au Musée de la vie wallonne. Certes, il serait facile de rapprocher les velléités d’autonomie wallonne, que Destrée appuie et rend publiques en son temps, des revendications indépendantistes actuellement entendues au nord du pays. « Ce raccourci n’est pas pertinent, nuance Catherine Lanneau, chargée de cours au département et co-organisatrice du colloque, car les contextes économique et politique sont différents. » Et de préciser que, dans sa “Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre” datant d’août 1912, Destrée envisage le fédéralisme comme une solution pour sauver la Belgique, non pour la diviser. La présence au colloque de chercheurs d’Anvers et de Leuven apportera toutefois un éclairage, original et comparatif, sur la perception, par les Flamands d’aujourd’hui et d’hier, de ces revendications wallonnes parfois mal comprises. « A la lumière des dernières découvertes par rapport à l’historiographie classique, précise Catherine Lanneau, la deuxième journée tentera de faire le point sur la personnalité et le rapport aux arts qu’a entretenu celui qui fut ministre des Sciences et des Arts, fonda l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et oeuvra pour les bibliothèques publiques. » Un dialogue transdisciplinaire et pluraliste qui se prolongera par une visite au Musée de la vie wallonne de Liège, récemment rénové. Et une manière de s’immerger, en trois dimensions, dans le quotidien de la période entourant l’année charnière que fut 1912 dans l’histoire belge et wallonne. Marc-Henri Bawin
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