Ce mercredi 26 septembre, la Rentrée académique de l’université de Liège sera placée sous le signe de l’odyssée de l’espace. Avec la mise à l’honneur de deux directeurs d’agence, de deux astronautes, ainsi que d’un artiste belge, le seul à avoir une oeuvre sur la Lune.
L’espace et les hommes
Il y a 20 ans, le premier Belge volait autour de la Terre à bord de la navette américaine Atlantis. Chercheur à l’Institut d’aéronomie spatiale de Belgique, détaché à l’Agence spatiale européenne (ESA), Dirk Frimout faisait partie de l’équipage de la Nasa qui effectua, du 24 mars au 2 avril 1992, la mission Atmospheric Laboratory for Applications and Science (ATLAS-1) consacrée à l’environnement. Dans la soute du vaisseau, une structure pressurisée dite “igloo”, de fabrication belge, et deux palettes Spacelab ont servi à des instruments (spectromètres, radiomètres, photomètre, sondeurs, etc.) destinés à l’analyse des composants de l’atmosphère terrestre et à l’étude de leur comportement sous l’effet de notre étoile, le Soleil.
Lors de ce vol habité de 143 tours de Terre accomplis en huit jours et 22 heures, des données nouvelles ont été recueillies sur l’état de santé de l’atmosphère. Notamment par des équipes belges de l’Institut d’aéronomie spatiale, l’Institut royal de météorologie, l’Observatoire royal de Belgique et l’Institut d’astrophysique de l’université de Liège. A l’occasion du 20e anniversaire de son périple en apesanteur, Dirk Frimout, via l’Euro Space Society, a invité ses compagnons de vol pour une Space Week sous le ciel belge.
Durant deux jours de la dernière semaine de ce mois de rentrée, Liège sera “Cité ardente” de l’espace avec plusieurs événements concernant l’activité spatiale. Il s’agira de faire connaître davantage l’importance des systèmes spatiaux dans le développement tant scientifique que technologique de la Wallonie, ainsi que leur impact dans la vie de tous les jours.
Le mercredi 26 septembre, de 9 à 11h30, à l’amphithéâtre de l’Europe sur le campus universitaire du Sart-Tilman, une rencontre-débat autour des “Sciences de l’espace : des métiers d’avenir” présentera la mission Atlas-1 de 1992. Et ce, avec six des sept membres d’équipage : Charles Bolden (commandant de bord, aujourd’hui administrateur de la Nasa), Brian Duffy (pilote), Kathryn Sullivan (spécialiste de mission, aujourd’hui responsable des satellites météo à la NOAA), Michael Foale, Byron Lichtenberg et… Dirk Frimout. L’ULg décrira ses activités dans l’espace avec Gaëtan Kerschen (Laboratoire de techniques aérospatiales- LTAS), Serge Habraken (Hololab), Yaël Naze (AGO-astrophysique), Thierry Chantraine (CSL), Amandine Denis (projet Oufti) et François Laenen (AGO-océanographie).
Durant la séance académique, l’après-midi, dès 15h, le recteur Bernard Rentier décernera les insignes de docteur honoris causa à Charles Bolden (administrateur de la NASA), Jean-Jacques Dordain (directeur général de l’ES A), Dirk Frimout (astronaute-chercheur à bord du Space Shuttle), Frank De Winne (chercheur, ingénieur et commandant de bord dans la station spatiale internationale) et Paul Van Hoeydonck, seul artiste belge à avoir une oeuvre sur la Lune.
Le jeudi 27 septembre, l’amphithéâtre de l’Europe accueillera les conférences et tables rondes des Space Days1 organisés tous les deux ans par le cluster Wallonie Espace sur le thème des produits et services des activités spatiales. Cette association professionnelle qui regroupe 27 acteurs – industriels, universités, centres de recherche – fait partie du pôle wallon de compétitivité aérospatiale Skywin. Le thème de cette année, Zoom on Earth, veut faire le point sur les systèmes et applications de l’observation de la Terre par les satellites. En vedette : le Centre spatial de Liège (CSL) pour son expertise dans le développement de systèmes optiques et le traitement des données radar.
Liège au coeur du spatial
Ces différentes manifestations rappellent la place que Liège a véritablement conquise dans le secteur spatial. L’ULg est d’ailleurs en Belgique la seule institution universitaire francophone à organiser deux maîtrises à orientation spatiale. Elle a plusieurs sites d’essais pour les systèmes spatiaux, notamment avec le CSL et le laboratoire “Eléments de machines et tribologie” (EMT ). Son Institut d’astrophysique (AGO) dispose du télescope télécommandé Trappist au Chili et, bientôt, d’un télescope à miroir liquide en Inde. Le LT AS et l’institut d’électricité Montefiore préparent avec des étudiants le nano-satellite Oufti-1 de communications numériques pour un lancement en 2013.
L’événement spatial liégeois aura également un prolongement “grand public” à la Médiacité où sera présentée, du 21 septembre au 28 octobre, une exposition “Look at me, Regards sur la Terre”2 sur l’impact des technologies axées sur la télédétection spatiale. De quoi se rendre compte que l’espace est un réel stimulant pour notre matière grise et fait désormais partie de notre quotidien.
Page réalisée par Théo Pirard
1 Informations sur www.space-days.com
2 Exposition réalisée grâce à l’expertise scientifique du CSL, en collaboration avec la Maison de la science de l’ULg et l’Euro Space Center de Transinne.
Qui sont ces hommes de l’espace ?
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