Septembre 2012 /216
Un musicien dans l’Europe des Lumières
Le Magnifique André-Modeste Grétry est né en février 1741, rue des Récollets à Liège, dans une famille de musiciens. Très jeune, il gagne Rome pour parfaire sa formation musicale, puis Genève où il rencontre Voltaire. En 1769, il crée à Paris Le Huron sur un livret de Marmontel (d’après L’Ingénu de Voltaire). C’est un triomphe à la Comédie-Italienne. L’année suivante, il devient le directeur de musique de Marie-Antoinette et restera proche de la Cour pendant 20 ans. Au total, il a composé une quinzaine d’opéras et plus de quarante opéras comiques : La Caravane du Caire, Richard Coeur-de-Lion, Guillaume Tell, etc. Grétry a vécu la période révolutionnaire sans souci majeur. Couvert de gloire, il devient en 1795 membre de l’Institut de France et inspecteur du Conservatoire de musique de Paris. Parallèlement à sa carrière musicale, il écrit. Ses Mémoires ou Essais sur la musique paraissent dès 1789, puis il publie en 1801 un traité De la vérité et, enfin, des Réflexions solitaires (1801-1813). « André-Modeste Grétry est un témoin privilégié du XVIIIe siècle français, observe Françoise Tilkin, responsable du groupe d’étude du XVIIIe siècle. Dans sa correspondance, à travers ses publications, il nous livre des renseignements sur la musique mais aussi sur son époque. Grand admirateur de Jean-Jacques Rousseau – dont il acheta la propriété, l’Ermitage, à Montmorency –, il s’en inspire, presque jusqu’à vouloir en devenir le miroir. D’ailleurs, Rousseau philosophe fut aussi un grand musicien ; Grétry grand musicien a souhaité devenir philosophe... » Artiste renommé de son vivant, citoyen européen proche des encyclopédistes, Grétry avait une véritable stature internationale. Sa personnalité multiple en fait un magnifique sujet d’étude pour nombre d’historiens, de musicologues et de romanistes invités au colloque. Son ancrage liégeois, sa musique, la réception de ses oeuvres et sa place dans le siècle constitueront les thèmes principaux de ces deux jours de rencontre. Son génie est partout mais son coeur est ici S’il n’est pas revenu souvent dans sa ville natale, Grétry ne l’a pas oubliée pour autant : il lui a légué son coeur! Rapatrié à Liège en 1828, il a été inséré dans une urne dans le socle de la statue de Guillaume Geefs installée devant l’Opéra depuis 1866. Une raison de plus pour célébrer ce musicien liégeois des Lumières. Patricia Janssens
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