Octobre 2012 /217
Octobre 2012 /217

Echo

La société va de plus en plus vite

Le Belge transgresse allégrement les limites de vitesse sur la route, révèle une enquête. L’occasion pour Le Soir (26/9) de s’interroger sur la fonction de la norme – et de son respect ou non – au sein de la société. Le sociologue Mohammed Nachi s’intéresse à ces questions, en particulier dans la sphère judiciaire. Dans son interview, il élargit l’angle de vue : Nous vivons dans un monde qui a un rapport particulier au temps et à la vitesse. Nous subissons une pression énorme par rapport au temps, les nouvelles technologies permettent de supprimer les temps morts, la pression sur la productivité devient intense et permanente. Pour une partie des gens, cela justifie inconsciemment de dépasser dans une zone dangereuse ou de rouler plus vite pour arriver à temps à une réunion. Les 30 secondes prétendument gagnées ne valent en rien la vie qu’il va peut-être enlever au piéton qu’il va écraser, c’est totalement illégitime, mais la pression est constante. Par ailleurs, notre société transmet des valeurs gratifiantes autour de la vitesse. Pour certains, avoir une voiture puissante transmet des capacités de pouvoir et de liberté qui permettent de s’affranchir des contraintes du temps, d’avoir prise sur la temporalité. Bien entendu, c’est au prix de l’oubli du danger et du risque, pour le conducteur, mais aussi pour autrui.

Force d’attraction

Gembloux Agro-Bio Tech s’apprête à investir 17 millions d’euros dans un nouveau centre de recherche intégré. Par ailleurs, la faculté de sciences agronomiques connaît un boom d’inscriptions depuis son intégration à l’ULg. Tout va donc pour le mieux sur le site gembloutois de l’ULg. Eric Haubruge, vice-recteur de l’ULg à Gembloux, le confirme dans deux pleines pages d’interview dans l’édition namuroise de L’Avenir (28/9). On craignait la dilution en étant absorbés. En réalité, nous avons plus de visibilité pour notre institution, déclare-t-il.

Procédure chinoise

L’assureur chinois Ping An avait perdu 2,8 milliards d’euros dans le démantèlement de Fortis. Il n’a rien oublié et veut récupérer son investissement. L’entreprise vient d’entamer une procédure arbitrale contre la Belgique devant l’International center for Settlements of Investment dispute, une institution d’arbitrage sous la coupole de la Banque mondiale qui gère les conflits entre les investisseurs et les États. C’est la première fois qu’une entreprise chinoise emploie ce genre de traité pour se retourner contre un État européen, observe Patrick Wautelet, professeur en droit international, dans le journal L’Echo (25/9).

D.M.

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