Raymond Queneau et l’esprit de famille

Tout au long de son oeuvre, l’écrivain Raymond Queneau ne cesse de parler de la famille, de mettre en scène les rapports entre les parents, entre les parents et leur progéniture, entre les frères et soeurs. Il les situe dans tous les milieux sociaux, de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie aux milieux les plus populaires, et peint aussi bien l’affection que les tensions au sein de la cellule familiale, entre mère et fils, entre père et fils ou filles. Plusieurs romans sont strictement et explicitement des “histoires de famille” où il évoque les moments forts (le mariage ou les décès par exemple), les codes et les rites (les repas), les rancoeurs et les jalousies cachées, les crises (les déchirements du couple, les querelles au moment de l’héritage), les secrets.

Le thème de la parenté dans l’oeuvre quenienne ne se réduit pas aux relations familiales, malgré l’exceptionnelle richesse de ce domaine. Il concerne également les filiations et héritages intellectuels ou textuels. Quelle parenté (et à quel degré) Queneau entretient-il avec les autres écrivains, avec les autres artistes, avec les autres penseurs ? A quelle famille de pensée se rattacherait-il ? N’a-t-il pas rompu brutalement avec sa première famille intellectuelle, le surréalisme et avec le “père” André Breton ?

Un colloque international intitulé “Parentés. Raymond Queneau et l’esprit de famille”, organisé à Liège conjointement avec l’université Sorbonne-Nouvelle Paris III, évoquera à la fois la famille au sens premier du terme chez l’auteur – perspectives biographiques, psychologiques, psychanalytiques, thématiques, sociologiques, anthropologiques, etc. – et les relations de proximité intellectuelle de Queneau avec les philosophes et les écrivains.