Décembre 2012 /219
Décembre 2012 /219

Deux étudiants de l’ULg ont décroché le titre européen en kin-ball

KinBall-3« L’objectif de ce sport est d’attraper le ballon avec n’importe quelle partie du corps, avant qu’il ne touche le sol, lorsque son équipe est nommée. » Voilà un principe simple qui ne rend pas pour autant les choses limpides lorsqu’un profane braque, dans une optique de divertissement, son regard sur un match de kin-ball. Avec son ballon de 1,20 m de diamètre autour duquel s’activent trois groupes de quatre joueurs, ce sport, créé par un professeur d’éducation physique québécois pour redonner le goût de l’activité physique à des élèves guettés par l’obésité, présente des instantanés à la fois homériques ou loufoques.

« De l’extérieur, c’est souvent perçu comme une activité de plage relevant de l’amusement entre potes, acquiesce Nathan Crousse, étudiant en année préparatoire HEC-ULg. Mais il faut aussi savoir qu’il s’agit d’un sport où les pratiquants restent 70 % du temps en mouvement, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des autres disciplines. En match international, ça dure entre 45 et 90 minutes ! » Le titre de champions d’Europe qu’il a décroché, au début du mois d’octobre, avec son ami Tarek Touati en équipe nationale, ne relève donc pas de la simple récompense de camping. Ce dernier, inscrit en 3e bachelier médecine vétérinaire, étoffe encore l’argumentaire : « Les aptitudes requises sont la vitesse, la vivacité et la possession de bons réflexes. Il ne faut pas avoir peur non plus de se jeter un peu pour aller chercher la balle qui, malgré sa taille imposante, peut aller si vite qu’elle surprend fréquemment par ses changements de direction. » Anticipation et réactivité sont donc de rigueur. Mais il est également question d’esprit d’équipe, de l’implication permanente de tous les joueurs et de fair-play (l’équipe qui perd emmagasine aussi des points).

KinBall-4Si le kin-ball existe depuis 12 ans en Belgique, il est par contre pratiqué par les Canadiens depuis un quart de siècle. Portée par son avance, l’équipe nord-américaine, jamais vaincue, campe donc sans surprise sur le titre mondial. Dans un style de jeu très différent, les Japonais sont pour l’heure leurs principaux challengers. « L’an passé, pendant la coupe du monde à Nantes, l’un d’entre eux a sauté à une hauteur hallucinante en décochant un coup de pied retourné impressionnant, avant de retomber droit comme un i », se remémore Tarek. Pour tenter de briller lors du prochain rendez-vous mondial, à Pepinster, en 2013, les Belges, eux, ne s’abreuveront pas d’arts martiaux mais chercheront encore à améliorer leur tactique et leur vision du jeu sur le terrain de 20 m2.

Nos deux étudiants au statut d’étudiants-sportifs – qui font également partie de la même équipe liégeoise vice-championne de Belgique – figureront, selon toute vraisemblance, à nouveau dans la sélection nationale qui tentera le hold-up international. Car, évidemment, les joueurs de kin-ball ne sont pas légion. La fédération francophone belge dénombre tout de même 750 membres, dont 400 situés autour du plateau de Herve. Et au niveau mondial, l’on recense 3,8 millions de pratiquants essentiellement concentrés… au Canada. « En tant que jeune fédération, nous sommes très peu subventionnés. Le bénévolat prévaut d’autant plus que le sponsoring est quasiment inexistant, ce qui ralentit l’évolution du sport », grince sans surprise Nathan. Un regret qui est aussi un appel.

Fabrice Terlonge

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