Nous n’avons pas de reproche à nous faire. Nous avons fait notre maximum pour décrocher l’organisation et nous avons été loin d’être ridicules, a réagi très rapidement le recteur Bernard Rentier suite à l’annonce de la victoire de la candidature d’Astana pour l’organisation de l’Exposition internationale 2017. Le Recteur pointe en particulier le fait que la candidature de Liège a permis de mobiliser les énergies, les moyens et l’animation derrière un projet mobilisateur (Belga). Cette capacité à solidariser les acteurs régionaux a été largement saluée, un compliment qui s’adresse en particulier à l’équipe opérationnelle chargée d’illustrer la candidature liégeoise, cornaquée par Jean-Christophe Péterkenne, diplômé en droit de l’ULg. Au-delà de l’événement, la dimension économique était importante. Il est clair que ce type d’événements libère des crédits auprès des banques, souligne le Pr Didier Van Caillie de HEC-ULg (Le Soir, 22/11). Encore faut-il assurer une rentabilité à long terme avec d’autres activités pour qu’il y ait un effet boule de neige positif, tempérait le Pr Bernard Jurion de HEC-ULg.
Il n’empêche, cette exposition aurait été du bonus pour les PME qui constituent l’essentiel du tissu régional wallon, ajoutait Didier van Caillie. Jean-Marie Halleux, chargé de cours en géographie économique, surenchérissait : Liège 2017 est un outil intéressant pour attirer les investisseurs étrangers et devenir une métropole à l’instar de Bruxelles. Car pour l’instant, on constate que l’emploi progresse mieux dans la métropole bruxelloise élargie aux axes Bruxelles-Namur et Bruxelles-Mons-Tournai. Dans l’Est de la Belgique, c’est moins évident. L’expo est une excellente opportunité d’améliorer l’attractivité liégeoise et du coup d’attirer des investisseurs. (Le Soir, 22/11). Quant à la victoire kazakhe, le Pr Michel Hermans (HEC-ULg) observait dans L’Avenir (23/11) que c’était la première fois que le Bureau international des expositions choisissait une ville d’un pays émergent. Un changement qui est aussi un signe de l’évolution des rapports de force géopolitique. Finalement, le mot de la fin reviendra-t-il à Guénaël Devillet, directeur du Segefa, qui proposait, malgré le vote négatif, d’organiser néanmoins l’exposition à Liège ? Pourquoi ne pas imaginer que ce projet fédérateur, qui a suscité un certain engouement, puisse tout de même exister, fût-ce avec dix fois moins de moyens ? Cette candidature a créé un hinterland autour de Liège qui permettrait de capter les visiteurs intéressés par le thème de la connectivité. Il serait intéressant, ajoutait-il, de travailler à l’émergence d’une métropole multicentrique, créer des liens avec les villes de Spa, de Huy, de Waremme et de Verviers, via des projets comme le Cioc (le futur Centre international d’art et de culture) ou le Mice, le secteur du tourisme d’affaires (Le Vif L’Express, 30/11).
D.M.