Quand le théâtre décortique notre société

Dès le 18 janvier prochain, la scène liégeoise accueillera la sixième édition du Festival de Liège: au fil des semaines, théâtre, danse, musique et cinéma animeront les soirées de la Cité ardente. Avec ses spectacles venus de plusieurs pays d’Europe et d’autres continents, ce festival emprunte depuis 12 ans la voie de la diversité culturelle, mais aussi celle d’une création forte et impliquée : « Depuis toujours, le festival a fait de la multiplicité des points de vue, de l’émotion, d’une vision à hauteur d’homme, du grand brassage des idées venues des quatre coins du monde les moteurs d’un événement qui fera vibrer Liège », souligne le directeur de l’événement, Jean-Louis Colinet.

Cette cuvée 2013 rassemble quelques habitués. Ascanio Celestini, auteur italien incontournable du théâtre de narration, décortique les promesses de la classe dirigeante dans son Discours à la nation, exceptionnellement interprété par David Murgia. Dans Les enfants de Jéhovah, Fabrice Murgia et son frère David reviennent sur leur expérience familiale de l’endoctrinement au coeur d’une secte, leur déracinement et la perte d’un proche. Alliance fructueuse du théâtre de Falk Richter et de la danse d’Anouk van Dijk, Rausch nous plonge dans un avant-goût du chaos qui menace nos sociétés occidentales : un beau coup d’envoi pour l’année de l’Allemagne à l’ULg. Enfin, le fidèle et très attendu Joël Pommerat nous présente, dans La grande et fabuleuse histoire du commerce, les réflexions de cinq représentants de commerce après leur journée de travail.

Mais le programme ne mise pas que sur des grands noms de la création contemporaine ; il fait aussi une place de choix à des projets jeunes et prometteurs, d’origine italienne (Furie de sanghe, Alexis. Une tragedia greca), française (Invisibles), irlandaise (The Blue Boy), belge (Heroes, just for one day, Nés poumon noir, Je vous ai compris), chilienne (Villa+Discurso, Tratando de hacer une obra que cambie el mundo), ou encore mixte (Irakese Geesten, Constellation 61).

Comme en 2011, le festival prendra ses quartiers dans des hauts lieux de la culture liégeoise : le Manège, le Théâtre de la place et le B9. Nouveauté de cette édition 2013 : le bâtiment B16 hébergera un programme spécialement dédié aux jeunes créateurs et aux formes artistiques nouvelles. Les animations ne manqueront pas : entre spectacles, films, débats et musique, les soirées du Festival se succéderont sans se ressembler.

Julie Delbouille

Article complet sur le site www.culture.ulg.ac.be/festivaldeliege2013