Février 2013 /221

Entre mobilité et culture

Le projet Interreg “INTERcCOM” mené par l’Institut supérieur des langues vivantes (ISLV ) dirigé par le Pr Jean-Marc Defays, en collaboration avec plusieurs autres universités et Hautes Ecoles de l’Euregio, touche à sa fin. Pour rappel, en septembre 2009, l’ISLV prenait part à un programme inédit : « Il s’agit réellement d’une innovation, affirme d’emblée Claudine Colin, chargée d’enseignement principal à l’ISLV et coordinatrice du projet à l’ULg , car ce projet ne porte pas que sur la langue, les fautes courantes ou d’interférence les plus habituelles, mais il englobe également des sujets qui n’ont jamais été étudiés sur cet espace géographique spécifique : les dimensions et les pratiques culturelles. »

On l’aura compris, nous sommes loin d’un module d’apprentissage supplémentaire. Ce projet eurorégional vise surtout à améliorer la communication entre les sous-régions et à faciliter, en leur sein, la mobilité des étudiants et des travailleurs en les sensibilisant avant leur voyage à ces freins que peuvent parfois être les différences culturelles. « Si nous sommes très soudés géographiquement, au niveau culturel la diversité est énorme », constate Claudine Colin. Une perception stéréotypée de la culture de l’autre empêche, en effet, la collaboration et les échanges, provoquant même dans certains cas de véritables malentendus. « A Liège, on vouvoie les profs, ce qui n’est pas toujours le cas à Hasselt par exemple. A Aix-la-Chapelle et en communauté germanophone, contrairement à ce qui est toléré chez nous, il est très impoli d’arriver en retard ou impensable pour deux hommes de se saluer en se faisant la bise. L’objectif est donc de travailler au niveau des relations humaines, de faire éclater les clichés, l’image négative qu’on peut avoir des autres langues et cultures de l’Euregio », poursuit-elle.

Dès le départ, plusieurs facteurs confirment le bien-fondé d’une telle initiative : d’une part, l’intérêt croissant des étudiants pour les sous-régions comme l’atteste le récent engouement pour l’Erasmus Belgica et, d’autre part, les pronostics démographiques qui annoncent un flux migratoire de Turcs et de Polonais dans l’Euregio Meuse-Rhin d’ici 2050. Résultat : 5000 modules distribués par l’ULg.

Aujourd’hui, le projet – les recherches et l’élaboration des exercices – touche à sa fin et aboutit à la mise en place de 30 modules d’e-learning de langues et cultures et 20 400 licences d’accès à se partager entre partenaires. L’ULg hérite donc de 5000 d’entre eux, qu’elle distribuera gratuitement – en tout cas les cinq premières années. « Ils s’adressent non seulement au monde étudiant mais aussi au monde académique, scientifique, doctorants compris et même aux travailleurs. Je pense, par exemple, à la Chambre de commerce ou à l’Awex. Bref, à toute personne qui se prépare à poursuivre des études, suivre un stage ou chercher du travail dans l’Euregio et qui a besoin de se remettre dans le bain », souligne Claudine Colin.

En tout, 30 formules différentes sont envisageables en fonction de la langue-source et la langue-cible. « Elles sont ouvertes et personnalisables, de nombreuses combinaisons sont possibles », ajoute la coordinatrice. La plateforme en ligne se veut efficace, pragmatique mais également ludique comme le montrent les capsules vidéos tournées récemment et qui seront intégrées aux modules pour permettre à l’étudiant de littéralement se projeter dans l’autre culture.

Martha Regueiro

Voir la vidéo sur UlgTV-LogoVid-Interccom

Contacts : informations sur les modules, tél. 04.366.55.17, courriel c.colin@ulg.ac.be

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