Février 2013 /221
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Actualités de la faculté de Droit et de Science politique

LecoqPascaleSpécialiste du droit des biens – elle vient de publier un Manuel de droit des biens chez Larcier* –, le Pr Pascale Lecocq est le nouveau doyen de la faculté de Droit et de Science politique. Elle est également rédacteur en chef de la Revue de la Faculté de droit de l’ULg et secrétaire général de la section belge de l’Association Henri Capitant. Rencontre.

Le 15e jour du mois : Tous les deux ans, grâce à la “chaire David-Constant”, la faculté de Droit organise une rencontre d’une semaine avec un professeur étranger.

Pascale Lecocq : Oui. Du 4 au 8 mars, nous recevrons le Pr Pascal Pichonnaz de l’université de Fribourg en Suisse. Avocat, professeur de droit privé et de droit romain, titulaire d’un doctorat, Pascal Pichonnaz a une stature internationale. Il interviendra dans des cours de bachelier et de master, participera à une table ronde avec les académiques et donnera une leçon magistrale sur “Le droit européen des contrats s’écrit-il à Bruxelles ?”, leçon à laquelle tout le monde est convié.

C’est évidemment un événement pour notre Faculté d’accueillir une personnalité de cette envergure. Et ce grâce à l’aide du fonds instauré par feu le Pr Simone David-Constant, anciennement professeur de notre Faculté, dont le legs testamentaire a un triple objectif : soutenir la conservation du patrimoine de la ville de Liège, intervenir auprès de l’enfance défavorisée dans la province et promouvoir la recherche en Droit à l’ULg dans une perspective d’ouverture internationale. Grâce à ce financement, nous organisons chaque année des manifestations à haute valeur ajoutée, profitables à tous, étudiants bacheliers ou en master, doctorants et juristes confirmés.

Les organisateurs ont prévu, outre les cours et la leçon magistrale, des séminaires et rencontres autour de la question de la bonne utilisation des langues dans l’enseignement universitaire, en songeant aussi à l’allemand. Car de nombreuses questions se posent à ce propos : quels objectifs visons-nous lorsque nous organisons des enseignements dans d’autres langues que le français ? Quelle offre de cours en langue pourrait-on envisager pour les étudiants, d’ici et d’ailleurs ? Comment enseigner un droit qui existe en plusieurs versions multilingues? C’est une réflexion qui fait partie d’un projet plus global que nous menons actuellement dans le sens d’une meilleure attractivité encore de l’université de Liège.

Le 15e jour : Un projet de recherche ?

P.L. : Une multitude de projets, menés avec enthousiasme et brio par tous mes collègues puisque le professeur d’université est un chercheur. Mais l’université, c’est aussi l’enseignement, une de nos principales missions. Aujourd’hui, les départements de droit et de science politique ont décidé de poser un regard d’ensemble sur leur pédagogie, non pas pour tout réinventer ou tout réformer, mais pour accentuer l’indispensable implication des étudiants dans leur cursus. Toutes les enquêtes – ici et ailleurs – démontrent que plus l’étudiant a une démarche active au cours de ses études, plus il participe concrètement à la discussion et à la réflexion, mieux il maîtrise les compétences qui doivent être les siennes. C’est important pour la réussite de ses examens, ça l’est plus encore dans la vie professionnelle.

Il est loin le temps des cours dispensés exclusivement ex cathedra. Les professeurs utilisent maintenant des formes de pédagogie variées et les étudiants terminent leur cursus par un travail de fin d’études (TFE), lequel se compose de trois éléments : un travail écrit, un stage et une “épreuve orale” (une prise de parole, une plaidoirie, etc.). Avec l’Institut de formation et de recherche en enseignement supérieur (Ifres), le département de droit mène une réflexion sur les compétences qu’à notre avis les étudiants doivent avoir à la fin de leur parcours : l’acquisition du raisonnement juridique évidemment, mais aussi sa communication, qu’elle soit orale ou écrite, ce qui nécessite la maîtrise du français et la connaissance de deux autres langues, dont le néerlandais – indispensable dans un pays où de nombreuses décisions sont rendues dans cette langue. La démarche est la même dans le cadre de la formation des politologues. Si le savoir reste évidemment le matériau de base de notre enseignement, encore faut-il développer les savoir faire et les compétences. Je pense qu’il est temps à présent de mettre en place un système afin d’évaluer ces compétences de manière à ce que chaque étudiant puisse bénéficier d’une “évaluation continue”.

Le 15e jour : D’autres actualités encore ?

P.L. : Il n’en manque pas ! Je suis d’ailleurs assez admirative de voir le dynamisme et l’enthousiasme manifestés par les professeurs et scientifiques, aidés dans leurs tâches par une équipe administrative très compétente et disponible. Je rentre de la République démocratique du Congo où l’on vient de proclamer la première promotion du diplôme en “gestion et droit de l’entreprise” que l’ULg – avec les facultés de Droit et de Science politique et HEC-Ecole de gestion – a mis en place avec l’ISC Kinshasa. 55 personnes ont reçu leur diplôme et 65 candidats, sélectionnés parmi plus de 110 postulants, sont déjà inscrits cette année, preuve du succès de la formule conçue en binôme (un professeur liégeois/un professeur congolais) qui s’adresse à des chefs d’entreprise désireux d’améliorer leurs connaissances et compétences.

Avec plusieurs universités du pays, le département de science politique co-organise une conférence sur l’Union européenne et les puissances émergentes, conférence qui se tiendra au Parlement européen les 29 et 30 avril prochains. Au début du mois de juin prochain, du 5 au 7 exactement, nous recevrons les journées internationales belgonéerlandaises de l’association Henri Capitant des amis de la culture juridique française, sur le thème de la preuve. C’est la première fois, et j’en suis particulièrement heureuse, que cette réunion internationale de haut niveau aura lieu à Liège. Nous attendons plus de 100 congressistes. Pour sa part, l’Ecole de criminologie organisera à Liège, en mai-juin 2014, le XIVe colloque de l’Association internationale des criminologues de langue française.

Par ailleurs, en plus des projets du Tax Institute et du Liege Competition and Innovation, la Faculté a l’ambition de mettre sur pied un Institute for Business Dispute Resolution. Enfin, elle s’investit pleinement dans les projets institutionnels tels que Verdir et le Pacodel. Et je suis certaine que j’en oublie…

Propos recueillis par Patricia Janssens

* Pascale Lecocq, Manuel de droit des biens. Biens et propriété, coll. de la faculté de Droit de l’université de Liège, Larcier, Bruxelles, 2012.

Chaire David-Constant

Du 4 au 8 mars, programme complet sur le site www.droit.ulg.ac.be/pichonnaz

Jeudi 7 à 18h30, leçon magistrale du Pr Pascal Pichonnaz, “ Le droit européen des contrats s’écrit-il à Bruxelles ?”, salle académique, place du 20-Août 7, 4000 Liège.

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