Mars 2013 /222
Les junior entreprises, premier pas vers le monde professionnel« Il est nécessaire d’adapter au monde professionnel les formations dispensées, en différenciant les formations professionnalisantes de celles qui ne le sont pas », avançait le recteur Bernard Rentier, lors du récent colloque “Liège Ville Etudiante”. Si le propos pose la question de l’employabilité des diplômés, cela ne veut pas dire pour autant qu’il incombe uniquement à l’Alma mater d’armer efficacement les étudiants pour la recherche de leur futur job. Certains d’entre eux mènent de conserve leur cursus et un parcours d’étudiant jobiste valorisable (parfois même dans leur branche) lorsque d’autres décident de profiter de structures associatives qui, dans le giron universitaire, offrent la possibilité de se frotter très concrètement au monde du travail. Tel est l’objectif des junior-entreprises, associations sans but lucratif à vocation à la fois économique et pédagogique, qui permettent aux étudiants de mettre en pratique l’enseignement théorique dont ils bénéficient. Ma petite entreprise« Il s’agit d’un mixte entre ingéniorat et business. Beaucoup d’ingénieurs se retrouvent maintenant à des postes de gestion parce que l’on mise sur leur pluridisciplinarité, assure Gilles Goffard, responsable du département relations publiques de N-HiTec, l’une des deux junior-entreprises de l’ULg. HEC-ULg Advisory, nettement plus ancienne que nous, repose à peu près sur la même structure mais est davantage centrée sur la gestion financière. » Créée en 2005 à l’initiative d’étudiants désireux de se spécialiser dans le business, la petite entreprise est passée de 9 à 46 membres au cours des quatre dernières années et affichait, l’an passé, un chiffre d’affaires d’environ 25 000 euros… lequel devrait encore être amélioré au cours de cette année académique. Au menu, tous les services de l’ingénieur : de l’IT (technologies de l’information et de la communication) à l’aérospatiale. Mais, compte tenu de sa limitation financière, la structure est davantage sollicitée dans le domaine informatique, pour la création de logiciels ou de sites internet, et souhaiterait se diversifier dans les applications mobiles. « Mais, cette année, nous travaillons sur un projet de satellite commandé par l’Euro Space Center, l’espace de loisirs et de connaissances axé sur la conquête spatiale situé dans les Ardennes », se félicite Gilles Goffard, qui évolue en 2e bachelier d’ingénieur civil. Et, comble de l’adaptation à l’eworking, les deux étudiants attachés au projet sont tous deux en séjour Erasmus – l’un aux Etats-Unis et l’autre en Chine – et travaillent donc en visioconférence. De toute façon, le petit local de l’Institut Montefiore qui loge N-HiTec au Sart-Tilman, avec ses trois armoires métalliques, son ordinateur, son frigo et ses deux tableaux, n’offre pas un cadre de travail indispensable. Si l’équipe de gestion de l’ASBL est bénévole, les étudiants jobistes qui réalisent les projets sont, eux, rémunérés. Entre 600 et 1400 euros par projet (certains en réalisent deux ou trois par an), ce qui permet à l’ASBL de demeurer très compétitive par rapport au marché. Reste que si N-HiTec s’attache continuellement à optimiser la qualité de ses services, les clients potentiels doivent tout de même laisser leurs a priori de côté lorsqu’ils choisissent de faire confiance à une structure étudiante qui, évidemment, ne repose pas exactement sur les mêmes contraintes que celles inhérentes à une entreprise classique. Recrutement« Nous recrutons en fonction de nos besoins et nous faisons régulièrement appel aux étudiants des Hautes Ecoles, explique Sylvano Pecoraro, chef de projet et responsable de la prospection. Cela passe par une campagne d’affichage dans les institutions ciblées puis, les candidats remplissent un formulaire. Cela nous permet de sélectionner, ensuite, les profils intéressants pour un entretien d’embauche. » Et si les contrats conclus sont souvent qualifiés de win-win, le jargon s’applique également pour ce qui relève de l’expérience acquise par les jeunes qui gravitent autour de la junior-entreprise des ingénieurs. « L’expérience acquise va me permettre de fonder ma propre entreprise, si un jour j’en ai envie. Et cela m’a donné aussi beaucoup de confiance en moi-même… J’ai acquis beaucoup de soft skills », conclut Aaron Qiu, président de l’ASBL N-HiTec et étudiant en 2e master ingénieur civil. Du sérieux, mais aussi du fun puisque l’ASBL organisait, début mars, un challenge interfacultaire. Fabrice Terlonge
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