Mars 2013 /222

Echo

L’Europe à l’heure italienne

Les Italiens ont voté et le deuxième tour, celui de l’analyse des résultats et des tractations pour la formation d’un gouvernement, affole l’Europe. Celle-ci redoute une instabilité politique dans la Péninsule qui pourrait, par contagion, affecter l’ensemble d’une Union encore empêtrée dans la crise de la dette. Pour Michel Hermans, politologue à HEC-ULg, la réaction des électeurs italiens est un signal lancé à l’Europe politique. En réalité, les hommes politiques sont désarmés et la population en a marre. C’est une situation dangereuse pour la démocratie parce qu’on voit pousser les partis d’extrême droite ou populistes un peu partout, répond-il dans une interview à L’Avenir (27/2). Le vote protestataire risque de faire tache d’huile et peut-être d’entraîner des situations assez catastrophiques à l’égard, par exemple, des immigrés, ou de l’ouverture de l’Europe. Or, nous sommes dans un monde de plus en plus mondialisé.

Contrairement aux dernières élections, les diasporas d’électeurs italiens n’ont pas fait pencher la balance à la Chambre ou au Sénat. Par ailleurs, leur vote ne reflète pas celui de la Péninsule. Les listes Bersani et Monti y font jeu égal, et le vote de protestation en faveur de Grillo est faible, même si celui-ci parvient à obtenir un siège parmi la diaspora grâce aux Italiens d’Europe. A l’étranger, on a entendu le message des chancelleries européennes qui souhaitent de la stabilité et des élites qui ne sont pas controversées, comme Berlusconi, pour gérer le pays, commente Jean-Michel Lafleur, politologue au Cedem, interviewé notamment dans le journal Le Soir (27/2).

Phénomène littéraire

Des voix, le festival des Parlantes à Liège espère en recueillir beaucoup pour sa première édition. Mais qu’en est-il de la lecture en tant que phénomène ? Dans une société au tout numérique, est-elle en perdition ? Pas du tout, pour le philologue Laurent Demoulin, qui relève qu’être analphabète aujourd’hui est pire encore qu’hier (Le Soir, 26/2). Pour produire un mail, il faut savoir lire et écrire. Mais ça postule un autre style de lecture et là on peut être moins triomphaliste. Si les nouveaux médias encouragent à la lecture, c’est bien mais ils n’encouragent pas à une lecture de longue haleine, difficile. Sur l’écran d’ordinateur, on a envie que tout tienne sur une page. La lecture est chahutée, change de forme. Pourtant, note Laurent Demoulin, le lecteur n’est pas forcément attiré que par des textes courts. Beaucoup de best-sellers sont très longs, même les livres pour les jeunes. Il y a peut-être un double mouvement, une contradiction entre des lectures courtes et un genre littéraire plus long.

D.M.

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