Avril 2013 /223

Echo

Défi-science

Le Printemps des sciences, qui vient de s’achever, a aussi pour objectif d’inciter les jeunes à s’orienter davantage vers des carrières scientifiques et techniques. Sur la question des causes de la désaffection relative des jeunes pour les sciences, le sociologue Marc Jacquemain livre une analyse intéressante qui implique toute la société (LLB 20/3).
La science et les technologies qu’elle produit ont connu une période enchantée en Occident entre 1800 et 1950 où les avancées scientifiques allaient faire le bonheur du monde. Les textes de cette époque sont très éloquents à cet égard. Le premier coup d’arrêt a été la Guerre 40-45 où on s’est aperçu que les sociétés les plus avancées d’un point de vue technologique peuvent s’avérer aussi les plus destructrices (…). Un deuxième mouvement se dessine dans les années 1970 avec les premières théories démontrant l’ambiguïté du progrès scientifique. Les OGM ou le nucléaire, n’est-ce pas le meilleur mais aussi le pire ? Dans les pays les plus développés, les opinions publiques commencent à apercevoir le côté négatif de la science. Ailleurs dans le monde, les opinions réfléchissent autrement. Si certains pays du Sud affichent un taux de croissance élevé, ils restent globalement pauvres, comparés aux pays occidentaux. Chez eux, la science reste perçue comme source d’énormément de progrès. Mais Marc Jacquemain pousse plus loin encore l’analyse. L’Europe occidentale et dans une moindre mesure les Etats-Unis sont des pays avec des sociétés civiles très développées comptant beaucoup d’associations et de services privés et publics. Et donc énormément d’emplois pour des gens non scientifiques : avocats, assistants sociaux, sociologues ou journalistes. Par contre, dans des pays où la société civile est plus faible comme la Chine, quand vous avez la chance de faire des études, il est plus porteur de devenir ingénieur plutôt que d’entamer le droit comme chez nous. Cela joue aussi dans la distribution des étudiants.

Banque à haut risque ?

La coopérative New B ambitionne de créer une banque fondée sur des engagements éthiques et destinée à financer l’économie locale. Pour Georges Hübner, professeur de gestion financière à HEC-ULg, cette initiative est légitime mais elle est aussi très risquée en termes de rentabilité. L’activité d’intermédiation financière est très peu rentable ; les marges sont très faibles. Cela risque donc d’être très difficile pour une initiative telle que celle-là d’avoir une rentabilité qui ne ferait que compenser la prise de risques des actionnaires. Et sous prétexte de faire du développement durable, il ne faudrait pas relâcher des critères sains en matière de gestion du risque… (Le Soir 25/3).

Au Forum de midi ( RTBF-La Première, 26/3) le Pr Jacques Defourny (HEC-ULg), spécialiste de l’économie sociale, estimait pour sa part que Lors de toutes les grands phases de crises, on voit émerger des coopératives dans la consommation, dans le crédit, dans le logement etc. Les gens ont besoin de se réapproprier au moins une partie de l’économie. Il est parfaitement normal qu’ils veuillent re-territorialiser, re-démocratiser les fonctionnements économiques (…).

D.M.

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